Jean
Henri Louis RABILLER (1862 - 1935), maréchal ferrant,
Compagnon
du Devoir dit "Vendéen le Bien Décidé"
rue Saint Jacques à Angers (49)
vers 1913 - Henri
RABILLER (à gauche) devant sa
maréchalerie rue saint Jacques à Angers
Jean RABILLER, communément
appelé Henri, naquit en Vendée en 1862 à Aizenay dans une famille de 4 enfants;
son père Louis Rabiller est cultivateur puis meunier et sa mère Marie Louise
Libaud . La maison familiale se situait
rue des Trois quarts à Aizenay.
1879 - Vers 17 ans , Il commença son apprentissage qui dura de 2 à 3 ans et entra en Compagnonnage
AFFECTATION : au 12é Régiment de Cuirassiers
(casernement de Rambouillet)
incorporation à compter du 2 X (octobre) 1883 arrivé au corps le 6 octobre 1883 Soldat de 2eme classe numéro matricule 1796 .
La vie de corps n'a
pas été "un long fleuve tranquille"
Notre Henri RABILLER ne semble pas avoir la fibre militaire
notamment en ce qui concerne la discipline. Nous remarquons déjà que
l'incorporation s'est faite avec quatre bons jours de retard (?)
Puis, une envie irrésistible et répétée de "faire le
mur et quelques trucs du genre mettre du savon dans les yeux pour s'exonérer de quelques corvées fastidieuses" l' amènent devant la
Commission de Discipline du Régiment.
Résultat : le soldat RABILLER est catalogué comme
"forte tête" et condamné à de nombreux jours d'arrêt puis ... à une affectation disciplinaire :
On le "passe"
à la 1ère Compagnie de fusiliers
de discipline et on l'expédie en Tunisie pour deux ans du 8 février 1886 au
4 juillet 1888
On dit que les voyages forment la "jeunesse" mais
là c'est "du lourd". car il s'agit des bataillons d'Afrique "les
Bat d'Af" où se côtoient outre des volontaires mais aussi des jeunes
hommes déjà condamnés dans le civil, au
moment où ceux-ci devaient faire leur service militaire, et des militaires
sanctionnés, . il est clair qu'il y
régnait une discipline bien plus forte que dans les autres unités de l'armée.
Pour se rendre bien compte du bourbier où il s'est trouvé,
il faut lire ce qui suit :
" BIRIBI
Mot d'argot servant à
désigner l'ensemble des formations disciplinaires et pénitentiaires de l'armée
française. Ces formations sont : 1° Les Compagnies de Discipline ou
Sections Spéciales de Correction ; 2° Les Ateliers de Travaux Publics ; 3° Les
Pénitenciers Militaires.
Les
Compagnies de Discipline ont été créées par
ordonnance royale de 1818, pour recevoir les soldats qui, sans avoir commis de
délits justiciables des Conseils de Guerre, persévèrent néanmoins, par leur
insubordination ou leur « déplorable » conduite, à porter le trouble
et le mauvais exemple dans les corps dont ils font partie. Les motifs qui
déterminent ordinairement l'envoi à la Discipline, sont : l'insolence à l'égard des
supérieurs hiérarchiques, l'ivresse, l'absence illégale, les mutilations
ou simulations d'infirmités dans le but de se soustraire au service ; enfin, la
dépravation sexuelle. Mais on peut y être envoyé pour propagande politique sous
les drapeaux, lorsqu'il s'agit de doctrines révolutionnaires, ou jugées
contraires à l'ordre social établi.
Lorsque pour l'un
quelconque des méfaits ci-dessus, ou par la surabondance des punitions
encourues par lui, un soldat s'est signalé à l'attention du cadre le colonel du
régiment a faculté de convoquer un Conseil de Discipline, composé de sept
officiers, qui auront à se prononcer sur l'utilité qu'il pourrait y avoir à
diriger l'intéressé sur une Compagnie Disciplinaire, les moyens dont disposent
les corps réguliers étant insuffisants pour le contraindre à l'obéissance
passive, à laquelle sont tenus les citoyens sous l'uniforme.
Le soldat visé est
interrogé par le Conseil, mais il n'est assisté d'aucun défenseur, et il n'a
pas le droit de faire appel à un avocat. Le Conseil siège à huis-clos. Les
délibérations ont lieu hors de la présence de l'intéressé, auquel la décision
prise par ses supérieurs n'est signifiée que lorsque tout est terminé, et qui
ne possède contre elle aucun recours.
Les disciplinaires sont
considérés comme des punis, et non comme des condamnés en cours de peine. Le
temps passé par eux à la
Discipline compte donc comme temps de service.
Dans l'argot des régiments,
les disciplinaires ont été surnommés les Camisards. Leur uniforme se compose
d'une capote et d'un pantalon gris sans ornements, avec un képi gris à bande
bleue, muni d'une grande visière de cuir.
La Marine,
les Bataillons d'Afrique, la
Légion Étrangère et les Tirailleurs indigènes ont des
sections particulières de discipline. Les punis en provenance de la Marine ont été surnommés : Peaux
de Lapins.
La 1re Compagnie de Discipline est
située à Gafsa, en Tunisie; les autres sont en Algérie : la 2e à Biskra ; la 3e à Méchérta ; la 4e à Aumale. Il existe de plus en Algérie
un corps de discipline renforcée : c'est celui des Pionniers ou Incorrigibles,
établi à Guelma.
Il est enfin des Compagnies
Disciplinaires d'où l'on revient rarement, et qui représentent le troisième
degré dans la rigueur. Ce sont celles qui ont été reléguées dans des colonies
lointaines et insalubres, telles que le Sénégal et Madagascar, et dont le Dépôt
est à l'Ile d'Oléron. Les malheureux qui pâtissent dans ces chiourmes ont été
surnommés les Cocos. Les disciplinaires sont
de perpétuels consignés. Ils ont le crâne tondu et la face entièrement rasée
comme les bagnards. En outre des exercices en armes ils sont astreints à de
durs travaux. Ils sont envoyés d'ordinaire aux Sections pour une durée de six
mois au moins, à la suite desquels ils sont réintégrés dans des régiments
réguliers si leurs notes sont satisfaisantes. Mais, en raison de la brutalité
coutumière de nombre de petits gradés, il est très difficile, même avec la
meilleure volonté du monde, d'échapper à de nouvelles punitions, surtout
lorsque l'on a le malheur d'avoir une tête ou des principes qui ne leur
conviennent pas. Et, lorsque l'on obtient enfin la réintégration, on se heurte
fréquemment à de nouveaux obstacles : l'hostilité systématique de chefs qui ont
en horreur les anciens camisards, qui ne peuvent supporter de les voir sur les
rangs avec les autres hommes, et les « cherchent » jusqu'à ce qu'ils
les aient renvoyés dans l'enfer dont ils avaient, à force de patience, réussi à
s'évader
En 1910, après de violentes
campagnes de presse suscitées par l'assassinat du bataillonnaire Aernoult, au
poste de Djenan-ed-Dar, dans le Sud Oranais, une satisfaction partielle fut
donnée à l'opinion publique. On annonça officiellement la suppression des
Compagnies de Discipline et leur remplacement par des Sections Spéciales de
Correction casernées en France, sous le contrôle sévère de la métropole. Ceci
produisit une impression d'autant plus grande que la plupart des gens étalent
portés à croire que Biribi ce n'étaient que les Compagnies de Discipline, et
que cette institution allait pour toujours.
Jean MARESTAN. http://www.encyclopedie-anarchiste.org
.
voici quelques éléments glanés dans le livre de Dubois-Dessaulle
"Camisards, peaux de lapins et cocos" édité en 1901.
Armée de terre.
1ère compagnie de fusiliers de
discipline. Portion principale à Gafsa (Tunisie).
Un détachement à Métrech.
Un détachement à El
Guéttar.
Un détachement à Fériana.
Il y a aussi des détachements de route temporaires.
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carte de la tunisie |
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vue de Gafsa au porte du désert |
Donc, il semble bien que ce soit "l'absence
illégale" (d'après Simone) qui soit à l'origine de ce changement de
régime pour notre arrière papy !!!
Toute histoire à une fin. Et la sienne c'est une
bonne FIN car le 4 JUILLET 1888 il quitte sa Compagnie de discipline pour la Métropole et prend le
statut de réserviste. On l'affecte dans la réserve de l'armée active au
Régiment d'infanterie à la Roche
sur Yon le 1er juillet 1888,
mais ....
son ATTESTATION DE REPENTIR
LUI EST REFUSEE !!!!
Enfin, il se fait réformé N°2 par la Commission spéciale de la Roche sur Yon dans sa séance
du 29 Août 1889; " pour infirmité ne pouvant
être attribuée au service militaire (extension permanente du pouce droit suite
à un panaris " !!) (?)
Pendant cette période de réserve ces lieux de
résidence ont été :
Dates
Commune Subdivision Résident /Domicile
20 AVRIL 1888 ANGERS n°11 rue de la Sérine (1) Angers R
14 AOUT 1889 ANGERS N°18 Faubourg Saint
Michel Angers R
1 - [de la rue de la Croix-Blanche à la
rue de la Roë] Date
dénomination : 11/03/1893
informations militaires : Dossier militaire RABILLER Jean n°520 AD
De cette union naquit 10 enfants.
Beaucoup moururent à la naissance ou peu après,
6 "résistèrent". Henri RABILLER ca
1893- 1912
vers 1913 - Henri
RABILLER (à gauche) devant sa
maréchalerie rue saint Jacques à Angers avec son fils Louis tenant la patte du
cheval
FEVRIER 1923 - Henri a 61 ans (à droite au premier rang) sur la photo
du mariage de sa fille Georgette
avec Georges Brulay (au centre) a droite
du couple la mère du marié . Derrière le marié ,Marie Levau veuve Gilet qu'il
va épouser en seconde noce quelques mois plus tard. Elle lui aurait dit " maries-"donc d'abord ta fille, pour
nous on pourra faire cela plus simplement" Je vais connaitre cette
deuxième grand mère, à la fin de sa vie, avant l'age de mes quatre ans.(10
janvier 1955) Mon grand père (Louis quatrième fils de Henri et ma grand mère
maternel ne sont pas au mariage parce qu'ils attendent ma mère Simone.("anecdote
du nouveau né en devenir qui est maintenant grand mère et arrière grand
mère")
1923 - Marié le 13 octobre 1923, Angers,49000,Maine
et Loire,Pays de la Loire,FRANCE,
en seconde noce avec
Cette même année 1923, Il abandonna le métier de
maréchal-ferrand et ferma sa maréchalerie
car il devint aveugle.
Il mourut
le le 6 avril 1935
- Angers,49000,Maine et Loire,Pays de la Loire,FRANCE , à l’âge de 73 ans.
CORRESPONDANCES
De Emile Rabiller à son frère Henri[1] maréchal expert - rue St Jacques - Angers
carte postale "Famille Boisbouvier/ Rabiller/
Aizenay/ Trois quarts"
Cher
frère
Merci
de la photographie. On dirait que la Bousette a mangé un topinambour[2]
! Les vignes sont belles ; mais il manque de la chaleur.
Tout
le monde va bien.
Bien
le bonjour à tous
sur la photo est indiqué : " Les
reconnais-tu tous !" 9 10 h 17 -6
1912
envoyé
d'Aizenay le 17 juin (19)12
de Gabi
à son père (classe 1918
vraisemblablement incorporé en 191_7)
12 ème Régiment de DRAGONS
Troyes?
Cher
père
Veux-tu
me mettre de côté toute la paille de fer pour astiquer mon casque et mon sabre.
Je la prendrai à ma première permission. Je ne reçois pas souvent de lettre
de Jean Rabiller à son frère Emile - Aizenay
Cher
frère et chère belle-sœur
Je
vous dirai que Georgette reçoit la confirmation aujourd'hui dimanche et elle
fera sa 1ère communion le 8 septembre.
Je
vous dirai que les bottes (?) à Louis sont très bien. Il vous remercie beaucoup.
Nous
vous embrassons tous
De l'ouvrier "Lambert" à son patron Jean Rabiller
Patay
le 20/11/1907
Cher
patron
Je
vous récris de nouveau pour vous dire que ça ne va pas beaucoup mieux. On m'a
fait l'opération deux fois dans la main. Pour le moment je ne travaille pas et
je commence à trouver le temps long d'être tous les jours à ne rien faire. Pour
le moment, il ne faut pas y compter car je crois que j'en ai pour au moins un
mois car de ce temps la cane guérit pas vite ! Dans quelque temps je vous
récrirai de nouveau.
Recevez
mes salutations les plus dévouées.
Je
vous envoie en même temps ma tête. (photo ?)
Bonjour
à toute la famille
M Emile Rabiller fils Angers le 13/11/1905
Cher oncle et chère tante
On se porte tous bien pour le moment ; votre filleul Louis a la coqueluche ainsi que Maurice. J'espère que vous vous portez bien ainsi que Raymond.
On s'est tous fait photographier hier. On vous enverra une grande photographie.
bien le bonjour à toute la famille
Rien de plus à vous dire
Signé : Henri Rabiller
note sur la carte :Devinez qui est celui qui se trouve sur cette carte.
Gaston à Henri Rabiller – maréchal ferrant – faubourg St Jacques – Angers
en fait il s'agit de Jean qui se faisait appeler
Henri, c'était son 2ème prénom
- (Gaston son deuxième fils)
Vannes
le 19/10/1909
Cher
patron
Je
vous envoie 2 mots pour vous dire que ce n'est pas la peine de compter sur moi
pour le moment car les conditions que vous me faites ne sont pas comme celles
que j'ai à Vannes. J'ai 80F,
nourri, couché et blanchi.
Bien
le bonjour à toute la famille.
D'un certain Emile Charbonneau à Henri Rabiller
Carte
"Provence"
le
19/10/1916
Amical
bonjour et souvenir de passage
38e
artillerie 8e batterie PHR 47e section – armée d'orient (Nîmes)
De son copain E. Raguin à Jean Rabiller
Chemillé
le 28 janvier 1917
Mon
vieux copain
Je
suis arrivé en première ligne. Les fils de fer barbelés ne m'ont pas trop
épouvantés. Les blaukhauss ne sont pas trop terribles et je crois que je
pourrai y tenir. La table est bonne et le vin est délicieux avec ça on va loin.
J'espère voir Berthé (?) ces jours.
Bonjour
à toute la famille
Extrait
de HISTOIRE
DE FAMILLE
Gilbert BOISBOUVIER à
Gennes (49) Nov 2012
arrière petit fils (maternel)
de Jean Henri RABILLER
dit "Vendéen le Bien Décidé"